C'est la destinée qui a uni Yang Feng et Li Long dans un salon de coiffure de fortune reconstruit après le tremblement de terre du 12 mai 2008 qui a dévasté le Sichuan. Loin des grands salons parisiens, cette histoire d'amour est née dans la zone d'habitat provisoire de Leigu et nous montre l'espoir que portent les habitants en une vie meilleure. Un sujet de Jiang Hua et Gao Ning.
Le bourg de Leigu est une localité du district de Beichuan. il est situé à moins de 10 kilomètres de l'ancien chef-lieu du district. Leigu a été une des zones les plus touchées par le séisme en raison de sa proximité de l'épicentre. Aujourd'hui, il s'agit d'un des plus grands quartiers d'habitat temporaire de Beichuan puisqu'il abrite quelque 15 mille sinistrés. A mesure que la vie reprend son cours, les habitants aspirent à prendre soin d'eux, de leur apparence. Le commerce a repris ses droits et plusieurs boutiques ont vu le jour : un photographe spécialisé dans les mariages, une boutique de produits cosmétiques et un salon de coiffure.
Une cliente du salon de coiffure
Je fréquente ce salon car c'est bon marché. J'habite les environs. Je viens dix fois par mois pour un shampooing et pour me faire coiffer. Le service est bon car ces deux jeunes sont très compétents et en plus ils sont sympatiques.
Ces deux jeunes coiffeurs se nomment Li Long et Yang Feng. Avant le séisme, Li Long faisait des études de coiffure à Xi'An. Il est revenu dans sa région natale et a participé aux opérations de secours après la catastrophe. Puis, il a ouvert son propre salon dans la zone d'habitat temporaire de Leigu. Yang Feng avait elle aussi son affaire avant la catastrophe, mais elle a tout perdu. Elle avait retrouvé un emploi dans une boutique de portable en face du salon de Li Long. Et à force de fréquenter le salon de Li Long, les deux jeunes se sont liés d'amitié jusqu'à ce qu'ils décident de tenir l'affaire ensemble.
Depuis un an, leurs talent et persévérence leur ont permis de fidéliser une clientèle toujours grandissante. Ainsi ils peuvent logiquement entrevoir un futur plein d'espoir.
Li Long et Yang Feng
Gérants du salon
Je ne m'inquiète pas pour notre logement car le gouvernement va reconstruire des habitations et nous pourrons acheter. Maintenant l'objectif est d'étendre notre activité : je voudrais ouvrir un salon de coiffure dans tous les bourgs du district de Beichuan. Je pense qu'en trois ans mon rève se réalisera.
Yang Feng a déjà des mains très marquées par le travail, des mains vraiment différentes de celles d'une jeune fille de 20 ans ; c'est néanmoins en regardant ces rides que l'on peut deviner un futur meilleur pour ces gens. En effet, à Beichuan -comme souvent ailleurs- l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tt. Le chemin de la reconstruction comporte encore de nombreux défis et il faudra que l'ensemble de la population se mobilise pour les relever.
Cette communauté des maisons temporaires ressemble beaucoup à une petite société. On sent l'optimisme des sinistrés et leur aspiration à la beauté. Ici la vie n'est pas monotone, la nouvelle vie a déjà commencé.
Jianghua et Gaoning CCTV à Beichuan